Coronavirus: l’Afrique face à la pandémie vendredi 1er mai

L’Afrique comptait ce vendredi 1er mai 39 018 cas confirmés de coronavirus. Le Covid-19 a déjà coûté la vie à 1 640 personnes sur le continent, selon le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies de l’Union africaine. L’Afrique du Sud et l’Égypte sont les deux pays les touchés. Suivis par le Maroc, l’Algérie,  le Ghana et le Nigeria. 

• Un 1er-Mai confiné sur le continent africain

Pas de défilé des travailleurs en ce 1er-Mai, ni de meetings ou de cahiers de doléances transmis directement aux ministères du Travail des différents pays africains. Les syndicats ont dû s’adapter pour faire passer leurs revendications, alors que les rassemblements sont interdits dans la majorité des pays du continent.

Mais pas question pour les centrales syndicales de rester silencieuses pour cette fête du Travail. Et cette année, les revendications concernent de près la crise économique liée au coronavirus. Au Sénégal, les syndicats demandent au gouvernement de poursuivre l’accompagnement des travailleurs une fois le confinement terminé. En Mauritanie, des mesures sociales sont réclamées, notamment l’allègement des factures d’eau et d’électricité. En Centrafrique, c’est le prix du carburant qui est pointé du doigt par la Confédération libre des travailleurs, confédération qui réclame également le paiement des arriérés de salaire et la mise en place d’une prime spéciale pour les soignants.

• Plusieurs pays africains allègent les mesures de confinement

L’Afrique du Sud a très légèrement allégé son confinement ce vendredi matin. Certains secteurs peuvent reprendre le travail, notamment l’industrie textile, le bâtiment et l’automobile. Le port du masque est, lui, désormais obligatoire pour tout le monde. Le confinement instauré en mars a très largement affecté l’économie du pays. Selon le Trésor sud-africain, entre trois et sept millions de personnes pourraient perdre leur emploi.

Au Rwanda, après six semaines de confinement, certaines mesures seront allégées dès ce lundi 4 mai. La population pourra se déplacer librement entre 5h du matin et 20h et les entreprises reprendront leur activité avec un nombre de salariés limité. Les marchés vont également rouvrir leurs portes, tout comme les hôtels et restaurants, mais ces derniers devront fermer à 19h. Certaines restrictions restent de vigueur, comme la fermeture des lieux de culte, des écoles, des bars et des gymnases. Les rassemblements de masse et les déplacements entre les différentes provinces sont toujours interdits. Les frontières du pays demeurent fermées.

Ces mesures ont été annoncées alors que le nombre de personnes testées positives au Covid-19 est pourtant en augmentation avec 18 nouveaux cas le 30 avril et 13 la veille contre cinq nouveaux cas journaliers au maximum la semaine précédente. « L’épidémie n’est pas finie », rappelle ainsi le docteur Daniel Ngamije, le ministre de la Santé, sur les ondes de la radio nationale. Mais il explique que les cas suspects sont identifiés et suivis, et que parmi les quelques 4 500 tests conduits sur des employés de services essentiels qui n’avaient pas cessé le travail, aucun n’a été positif. Ces résultats auraient encouragé le gouvernement à alléger le confinement.

La Namibie a de son côté annoncé la réouverture des commerces dès ce mardi 5 mai. Le président Hage Geingob a annoncé que la population pourra de nouveau se déplacer à travers les différentes régions du pays. Les entreprises reprendront également leurs activités ce mardi, mais les frontières, elles, restent fermées.

Today Cabinet met to review the status of #COVID19 in Namibia and delberated on how to reopen the economy, without reversing the gains made.

Au Congo-Brazzaville, la poursuite du confinement divise

Plusieurs incidents ont été enregistrés pendant le premier épisode du confinement qui s’est achevé le 30 avril au Congo-Brazzaville, comme des autorisations de circulation délivrées par le président du Sénat à certains de ses collaborateurs déchirées par la force publique ou des maisons et autres magasins cambriolés en plein couvre-feu. Au regard de ce tableau, Mermans Babounga, de l’Observatoire congolais des droits des consommateurs qui dénonce l’absence des mesures d’accompagnement, ne voit pas l’intérêt de poursuivre le confinement.

« Nous avons tous suivi les mesures annoncées par le chef de l’État, estime-t-il. Mais, à notre avis ces mesures sont insuffisantes et déconnectées du vécu et des attentes des populations congolaies ». Le Congo compte 229 cas dont 25 guéris et neuf décès. S’il n’y avait pas eu le confinement, ce chiffre aurait été plus élevé, analyse Pérent Mban, étudiant en droit qui, avec ses amis, salue la démarche des autorités.

« Je trouve que la mesure est raisonnable d’autant plus que la première phase a été plus ou moins un échec. Il faut proroger le confinement et essayer d’arrêter la propagation du virus », soutient-il. « C’est mieux de rester à la maison afin d’éviter de se promener n’importe comment et des contacts physiques », argumente un de ses amis.

Le Congo pourrait envisager le déconfinement à partir du 16 mai. Mais cela passe avant tout par le respect des gestes barrières et le renforcement des capacités de tests de masse au Covid-19, a prévenu le président de la République.

• Le Nigeria réfléchit à soigner à domicile les patients atteints du coronavirus

Le gouvernement fédéral du Nigeria envisage la mise en place de soins à domicile pour pallier le manque de lits à l’hôpital. Dans les établissements hospitaliers, 3 500 lits sont réservés aux patients atteints de coronavirus. Les capacités des centres de traitements commencent à être limités. « Il n’y a aucun doute que nous commençons à être surmenés dans certaines zones, notamment dans l’État de Lagos, et dans une certaine mesure à Kano et Abuja », a indiqué jeudi Chikwe Ihekweazu, directeur général du Centre de contrôle des maladies du Nigeria.

« Nous resterons honnêtes avec les Nigérians. Nous avons des difficultés, et nous devrons adapter notre stratégie aux réalités », a-t-il ajouté. Dans le même temps, le ministre de la Santé Osagie Ehanire a lancé un appel aux propriétaires d’hôtels. Il leur demande de rendre leur établissement disponible en cas d’urgence pour accueillir des patients. Le nombre de personnes atteintes du Covid-19 dans l’État de Kano a grimpé en une semaine, passant de 77 cas confirmés lundi à 219 ce vendredi. Le gouvernement de Kano avait mis en place un confinement strict en début de semaine, à la suite de la multiplication de « morts mystérieuses » dues à d’autres maladies que le coronavirus.

• 41 nouveaux cas déclarés dans la prison de Ndolo à Kinshasa

En RDC, 41 nouveaux cas de coronavirus ont été détectés vendredi dans la prison de Ndolo, alerte le ministre de la Santé publique Eteni Longondo. Avec les quatre cas déjà testés positifs, le nombre total de malades au sein de l’établissement pénitentiaire situé à Kinshasa s’élève donc à 45 personnes. Une situation « inquiétante » pour le ministre, qui annonce que tous les prisonniers vont être testés. La prison doit également être désinfectée et les cas positifs isolés. Selon le ministre, « le premier cas aurait été contaminé par une dame qui est venue déposer de la nourriture ».

• La Guinée-équatoriale et la Sierra Leone prolongent leur confinement

En Guinée-équatoriale, alors que le confinement total des deux plus grandes villes du pays, Malabo et Bata, devait prendre fin ce jeudi soir, l’état d’urgence et toutes les mesures de restriction ont été prolongés pour 15 jours par un décret du Premier ministre Francisco Pascual Obama Asue.

En Sierra Leone, le président Julius Maada Bio a décrété un confinement de toute la population pour trois jours, du dimanche 3 au mardi 5 mai. Le chef d’État invoque sur Twitter des données épidémiologistes qui montrent qu’il y a des cas de transmission communautaire du virus dans le pays, c’est-à-dire que les nouveaux cas n’ont pas de liens établis avec ceux déjà enregistrés. La Sierra Leone recense à ce jour 136 contaminations et sept décès.

• Premier cas de coronavirus aux Comores

Les Comores enregistrent un premier cas de Covid-19. C’est le président de l’archipel en personne qui en a fait l’annonce ce jeudi. Jusqu’à la semaine dernière, il n’y avait aucun test, aucun dépistage, malgré de fortes suspicions dues à des pneumopathies. Dès février, des mesures de précaution avaient été instaurées : pas de confinement, mais fermeture des écoles et des mosquées, et interdiction des rassemblements de plus de 20 personnes. Depuis le début du ramadan, un couvre-feu entre 20h et 5h du matin est également en vigueur.
Le président Azali Assoumani insiste sur la nécessité du respect des gestes barrières. Mais dans la réalité, selon notre correspondante à Moroni Anziza M’Changama, la population, persuadée pendant longtemps de l’absence du coronavirus sur le territoire, s’est longtemps amusée des gestes barrières. Certains continuent de se rendre dans les mosquées, sans aucune sanction, et l’assistance durant les enterrements dépasse bien souvent le seuil de 20 personnes.

• Nouvelle passe d’armes entre Maurice Kamto et le gouvernement au Cameroun

Après une première polémique sur l’interdiction de l’opération Survie Cameroun lancée par l’opposant Maurice Kamto pour collecter des dons afin d’aider dans la lutte contre le coronavirus, une nouvelle passe d’armes s’est produite ce jeudi. Cette fois, l’ancien candidat à la présidentielle voulait faire un don de matériel médical, toujours en passant par sa structure Survie Cameroun. Un don de nouveau rejeté par le ministère de la Santé.

« La cruauté, l’inhumanité et le dédain face à la détresse ne peuvent pas l’emporter. En d’autres termes, les actions initiées et impulsées se poursuivront et iront jusqu’à leur terme », assure Olivier Bibou Nissack, porte-parole de Maurice Kamto. Mais le ministre de la Santé, le docteur Manaouda Malachie, rappelle que Survie Cameroun n’est pas une association reconnue, et que les règles administratives doivent être respectées par tous.

• Pas de jour férié pour les mineurs confinés sur leur lieu de travail en RDC

Sur le site de l’entreprise Comus à Kolwezi, pas d’arrêt des activités pour la fête du Travail. Dans la région de l’ex-Katanga, certaines entreprises minières ont placé leurs salariés en confinement total sur leur lieu de travail. Aucun contact avec l’extérieur n’est autorisé, et les mineurs dénoncent des conditions déplorables. Les employés dorment dans des conteneurs, avec des installations sanitaires inadaptées et des repas qui laissent à désirer.

• Au Bénin, une campagne électorale inédite en temps de pandémie

Le 17 mai prochain, les électeurs béninois seront invités à se rendre aux urnes pour élire les conseillers municipaux des 77 communes du pays. Mais la campagne électorale se déroulera entièrement à la télévision et à la radio, une première dans le pays. « Les meetings, les cortèges, les visites en porte-à-porte, ne seront pas autorisés, a expliqué Emmanuel Tiando, président de la CENA (Commission électorale nationale autonome). Les programmes des médias réquisitionnés sont bouleversés : ils devront réserver à chacun des cinq partis qualifiés 40 minutes de temps d’antenne par jour.

• Le FMI débloque un fonds d’aide pour l’Éthiopie et pour le Mali

Le Fonds monétaire international (FMI) vole au secours de l’Éthiopie en débloquant une aide d’urgence de 411 millions de dollars pour soutenir l’économie du pays, touchée par la crise liée au coronavirus. Le fonds est transmis par le biais de l’Instrument de financement rapide de l’institution financière, qui permet d’accélérer le versements des aides.

Le Mali bénéficiera lui aussi d’une aide de 200,4 millions de dollars pour l’aider à se relever après l’épidémie. « L’impact du Covid-19 a durement frappé une économie déjà éprouvée par une situation sociale et sécuritaire difficile », écrit le FMI, qui estime que la croissance du pays devrait tomber en-dessous de 1%.

• Une grande campagne de dépistage commence à Djibouti ce vendredi

Le gouvernement djiboutien lance ce vendredi une campagne de dépistage par porte-à-porte. 5 000 tests par jour doivent être effectués, pour atteindre 45 000 tests en tout. La campagne doit cibler prioritairement « les quartiers populaires dans l’objectif de mesurer la contagion communautaire » et « les personnels essentiels dans les secteurs public ou privé », indique un communiqué présidentiel. Le petit pays d’un million d’habitants, en confinement depuis le 23 mars, a enregistré pour l’instant 1 089 cas positifs de coronavirus et deux décès.

• En Tanzanie, l’opposition demande la suspension du Parlement

Le principal parti d’opposition, Chadema, a demandé à ses députés de s’isoler et de rester éloignés des sièges du Parlement, basés à Dodoma et Dar es Salaam. Le parti politique exhorte également le président du Parlement a suspendre toutes les sessions, en mesure de précaution face à l’épidémie de coronavirus. En deux semaines, trois députés sont décédés dans le pays. Ces trois morts n’ont pas été imputées au Covid-19 par les autorités sanitaires, mais l’opposition s’inquiète. Selon elle, le gouvernement minimise l’étendue de la pandémie. Officiellement, 480 cas de coronavirus et 16 morts ont été enregistrés en Tanzanie.

• Les liaisons aériennes humanitaires s’intensifient vers l’Afrique

Le PAM (Programme alimentaire mondiale) a lancé un réseau de plates-formes logistiques pour acheminer l’aide humanitaire malgré la fermeture des frontières et des lignes aériennes. Un premier avion de fret médical a décollé hier d’une nouvelle plate-forme à Liège, en Belgique, en direction du Ghana et du Burkina Faso. Une partie de la cargaison, composée de masques, gants, appareils respiratoires, kits de tests et thermomètres, sera ensuite dirigée vers la RDC.

• En temps de pandémie, les Congolais payent mieux leurs impôts

Les Congolais payent-ils mieux leurs taxes depuis le début de l’épidémie en RDC ? En tout cas, la Direction générale des impôts a enregistré de meilleures recettes pour l’impôt sur le revenu en ce mois d’avril, avec un bonus de 20 millions de dollars. Selon les autorités, ce surplus doit être attribué à une politique fiscale plus « agressive ». Mais certains estiment que la délocalisation des centres de collecte a permis de désorganiser des réseaux mafieux qui cachaient certaines recettes.

Le centre de collecte de la Gombe a été transféré en plein air, sous des tentes, pour limiter les risques de propagation. Un centre bondé, en ce dernier jour pour le paiement de l’impôt sur les bénéfices des entreprises.

• Le Bénin se met aux classes en ligne

Le gouvernement béninois a lancé une plateforme en ligne afin que la population retrouve facilement toutes les initiatives liées à la lutte contre le Covid-19. Parmi elles, Classe 19, une série de cours et de révisions pour préparer le baccalauréat ou le brevet. Des vidéos sont disponibles pour toutes les matières testées dans les examens. Elles peuvent être retrouvées en ligne mais aussi sur DVD, afin que les élèves n’ayant pas de connexion internet puissent y accéder.

Au Bénin, les classes sont fermées pour près de deux millions d’élèves. Les établissements scolaires devraient rouvrir le 10 mai. Les examens, eux, ont été reportés pour mi-juillet.

• Cette année, le Madajazzcar se tient en ligne

Le festival du Madajazzcar a dû cette année s’adapter : cette 9e édition se fera confinée, et se tiendra sur la toile. À l’occasion de la Journée internationale du jazz jeudi, plus de 80 musiciens et chanteurs ont publié des vidéos de leur musique sur la page Facebook du festival, pour la plus grande joie des internautes.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Facebook
Facebook
YouTube
%d blogueurs aiment cette page :