Au Mali, les autorités confirment l’enlèvement du chef de l’opposition Soumaïla Cissé

L’opposant était en campagne électorale, non loin de son fief de Niafunké, dans le nord du pays, lorsqu’il a disparu avec une partie de sa délégation. Cinq personnes ont été retrouvées, quatre sont blessées et une décédée.

Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la république et la démocratie (URD) et candidat à plusieurs reprises à la présidentielle, a été enlevé alors qu’il faisait campagne en vue des législatives prévues ce dimanche. Le convoi composé d’une dizaine de personnes dans deux véhicules était vers la localité malienne de Saraféré, située sur la rive droite du fleuve Niger. L’arrêt s’est passé sans encombre, mais lors de la seconde étape qui devait conduire l’équipe dans la localité de Koumaïra, des hommes armés sont intervenus, selon un élu. Des coups de feu auraient été entendus et toute l’équipe a disparu, n’étant plus joignable par téléphone.

Ce jeudi, moins de 24 heures après les faits, le colistier de Soumaïla Cissé, joint par téléphone, et qui n’était pas dans le convoi, explique que cinq membres du groupe ont été retrouvés. Quatre sont blessés, le cinquième serait mort. Il s’agirait du garde du corps de Soumaïla Cissé. Il n’y a pas de nouvelles du reste de l’équipe pour le moment. Sept personnes seraient encore entre les mains des ravisseurs.

Face à cette situation, le parti du chef de l’opposition parlementaire a monté une cellule de crise. Son responsable, Demba Traoré, indique à RFI que Soumaïla Cissé se porterait bien. « Nos représentants locaux, notamment ceux de Koumaïra, sont en relation avec tout le monde dans la zone », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, des enregistrements audio circulent sur les réseaux sociaux, a repéré notre correspondant à Bamako, Serge Daniel. On y entend des voix qui s’expriment en langue peul et en sonraï, dialectes parlés notamment au Mali, et font des commentaires sur le rapt de Soumaïla Cissé. Mais pour le moment, difficile d’authentifer ces documents.

« Toutes les dispositions pratiques sont prises » pour le retrouver, a affirmé le gouvernement dans un communiqué intitulé « Enlèvement du chef de file de l’opposition ». D’après nos informations, à la demande du gouvernement, la Mission de l’ONU au Mali, la Minusma, a fait décoller un avion pour participer aux recherches. L’enlèvement d’une personnalité nationale de cette stature est sans précédent dans la crise sécuritaire que traverse le Mali depuis 2012. La zone dans laquelle a disparu Soumaïla Cissé, dans la région de Tombouctou, est un secteur où opèrent des groupes armés jihadistes.

Nos responsables dans la zone certifient qu’il se porte bien ainsi que le reste de la délégation.

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