Le Col. Amara disculpe les « Forces Spéciales » : Les enquêtes sur les cas de morts lors de la dernière manif, compromises ?

Le 17 août dernier, deux jeunes-hommes ont été tués lors des manifestations organisées par le FNDC. Organisation dissoute par les autorités actuelles du pays. Cette organisation accuse la garde du président de la Transition d’être auteure de la mort des deux jeunes. Dans une déclaration publiée hier sur la page Facebook de la présidence de la Transition, le colonel Amara Camara, ministre secrétaire général de la Présidence a démenti cette accusation.

« Il est à préciser que le trajet du cortège présidentiel notamment sur la route le Prince s’est fait sans encombre, aucun incident n’ayant été enregistré.

En conséquence, les rumeurs faisant état de coups de feu tirés à partir du cortège présidentiel sont fausses et infondées », a-t-il fait remarquer.

« Mieux, elles ne reflètent pas la réalité des faits tels que filmés par les équipes de la DCI [Direction de la communication et de l’information de la présidence] qui, à l’instar des journalistes de la presse privée, étaient, par obligation professionnelle, dans ledit cortège », a-t-il argué.

Avant de disculper la garde présidentielle. « Le Groupement des Forces Spéciales composé de soldats formés avec une rigueur d’ascèse et agissant sur le prisme de l’éthique et de la déontologie militaire, ne saurait s’éloigner de sa vocation essentielle qui est celle de la protection de l’intégrité territoriale de la Guinée », a souligné le colonel.

Non sans mentionner que le « Président de la Transition dont l’empathie n’est plus à démontrer, reste profondément attaché aux valeurs d’humanité et de respect de la vie humaine ».

Enfin, « les autorités de la Transition assurent, à l’instar d’autres dossiers déjà élucidés, que toute la lumière sera faite sur les cas d’incidents signalés ainsi que sur les violations des lois de la république qui en ont résulté ».

Questions : comment toute la « lumière sera faite » sur ce que le colonel qualifie d’ « incident », si lui, un des maillons forts du régime disculpe avant les enquêtes judiciaires, des membres du Groupement des Forces Spéciales qui, il faut le rappeler, ne sont qu’accusés, à l’étape de la procédure- si procédure y a déjà ?

Charles Wright qui se fait passer pour le parangon de vertu en matière de justice aura-t-il l’audace de faire des « injonctions » à « ses » procureurs afin de faire des enquêtes sérieuses autour du Groupement des Forces Spéciales, composé, selon le tout puissant colonel Amara, de « soldats formés avec une rigueur d’ascèse et agissant sur le prisme de l’éthique et de la déontologie militaire » ?

Le moins que l’on puisse dire est que la déclaration du colonel Amara n’est pas de nature à favoriser la sérénité dans cette affaire.

Ibrahima S. Traoré

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