Libre opinion : « Sortir par la Petite Porte » – Par Dr. Bah Professeur de Sociologie Columbia, MO, USA
Le défilé des thuriféraires du régime défunt du « professeur » au Palais du Peuple a été l’illustration parfaite de la faillite d’une partie de la classe dirigeante Guinéenne. Certains d’entre eux,un malheureux sourire aux lèvres, (visible même sous les masques) semblent ne pas mesurer la gravité de la situation dans laquelle leur gestion des affaires publiques, pendant une décennie, a plongé notre pays. Quoique je salue le traitement humain et dignifié dont ces possibles fossoyeurs de la vie économique et politique de la Guinée ont reçu de la part du CNRD (le 6 Septembre, 2021), je me soulèverai contre tout effort futur de réhabilitation de ces personnes dans la gestion des affaires de la nation. Je ne demande certainement pas qu’ils soient mis à « l’Archipel du Goulag » ou au « camp de réhabilitation » particulier aux régime communistes, cependant notre justice doit se mettre à pied d’œuvre pour examiner, déterminer, dévoiler et émettre des chefs d’accusation pour toutepersonne suspecte d’avoir participer au viol économique de la Guinée.
Oui ! Pas de chasse aux sorcières.
Oui ! Pour la réconciliation nationale.
Oui ! Pour le pardon !
Oui ! Pour payer la restitution du patrimoine collectif par les coupables.
Mais Non pour cacher la vérité.
Dans une tribune que j’avais écrite et publiée dans Visionguinee.info, je m’étais accusé d’avoir : « évité de dénoncer ce que je savais être anormale, injuste, inefficient, irresponsable et incompétent dans la gestion du pays et ses gestionnaires. » Pas cette fois ci.
Notre pays est malade. Il a un besoin urgent que tous ses fils et toutes ses filles viennent à son secours. Comme un adage dit : mieux vaut tard que jamais. Maintenant le temps est venu d’agir autrement pour participer à la démolition du système qui continue à assujettir nos compatriotes. Nous n’allons plus simplement poser la question « Quo Vadis Domine ?» mais nous allons participer à la marche pour transformer notre pays, la Guinée, pour finalement réaliser la promesse d’une Guinée Unie et Prospère où il fait bon vivre pour tous les enfants du pays.
Notre volonté de changer la gouvernance du défunt régime nous oblige à éviter de tomber dans les raccourcis en parlant simplement d’unité nationale. Nous devons situer les responsabilités a tous les niveaux : Gouvernement, Assemblée Nationale, Institutions Républicains, j’en passe. Nous devons situer les responsabilités de ces cadres qui hier, lundi 6 Septembre, sont sortis par la petite porte sous la huée de nos enfants qui les dénonçaient comme des « voleurs ».
Nous devons nous poser les questions de savoir comment nous sommes arrivés à ce stade où l’incompétence est récompensé, la flatterie du chef est suffisante pour atteindre le firmament de l’État ? Comment nous sommes tombés dans les raccourcis commun à une majorité des politiciens qui utilisent la politisation de l’ethnicité comme un moyen d’accéder au pouvoir au lieu de prouver le bien-fondé de leur programme politique ? Comment nous avons permis à certain des partis politiques de rassembler leur base sur le mot d’ordre de la mobilisation ethnique ? Pourquoi n’avons-nous pas une politique agricole et industrielle qui privilège les Guinéens ? Pourquoi n’avons-nous pas une ou des usines d’aluminium alors que le besoin global et le prix mondial de ce métal dépend substantiellement de l’exploitation de notre bauxite ?
Le CNRD doit veiller attentivement à ce que les sirènes du culte de la personnalité ne soient plus associées à notre effort pour construire une nation viable. Les enjeux sont clairement définis, nous ne pouvons plus jamais laisser une nouvelle dictature s’installer en Guinée. Un demi-siècle de cette violation de nos droits fondamentaux suffit.
Prêt à servir pas se servir. Patriotisme Oblige !