À la Une: Iran-États-Unis, les craintes d’une déflagration mondiale

Attention danger, s’exclament Les Échos : « Dans l’histoire, les guerres sont souvent la conséquence d’incidents ou de décisions absurdes. Il n’est pas certain que Trump les évite. »

Trump et lui seul pourrait bien avoir allumé la mèche… En effet, précise Le Figaro, « Un coin du voile se lève sur les circonstances de la décision américaine d’éliminer, vendredi au petit matin à Bagdad, le puissant général iranien Qassem Soleimani. D’après des sources anonymes citées dans le New York Times et le Washington Post, le président Donald Trump aurait donné l’ordre seul ou presque, jeudi soir dans sa résidence en Floride de Mar-a-Lago, après s’être fait présenter par ses collaborateurs un « éventail d’options » de ripostes aux menées belliqueuses de l’Iran. L’option visant Soleimani, un rouage déterminant de l’action militaire et clandestine iranienne à travers le Moyen-Orient et au-delà, cette option était la plus extrême, pointe Le Figaro, la plus dangereuse pour l’équilibre régional, et de loin la plus disproportionnée au regard des actes hostiles perpétrés par Téhéran juste auparavant : un tir de roquettes ayant tué un contractant américain le 27 décembre près de Kirkouk (Nord), puis l’assaut violent, mais avorté, de miliciens chiites pro-iraniens contre l’ambassade américaine à Bagdad le 31 décembre. »

Qu’attend la communauté internationale ?

L’Humanité dénonce l’acte isolé et dangereux de Donald Trump : « L’infatué narcissique a encore frappé. (…) Quoi que nous pensions du régime iranien, cet acte restera comme une folie pouvant conduire à un irréparable engrenage aux conséquences impossibles à mesurer. Le meurtre assumé d’un haut responsable, dignitaire d’un État constitué, n’est rien d’autre qu’une déclaration de guerre ouverte. (…) Si la communauté internationale doit réagir vite et mieux, Emmanuel Macron se grandirait s’il exigeait sans attendre une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour dénoncer les agissements de Trump et tenter d’éviter un embrasement mortifère. »

Mediapart renchérit : « Exécuté sur ordre de Donald Trump, l’assassinat du général Qassem Soleimani est un pas de plus vers l’abîme guerrier. Si l’avenir n’est jamais écrit, comment ne pas voir que la puissance américaine met en péril le monde par son comportement d’État voyou, piétinant le droit international ? La France s’honorerait à le dire haut et fort. »

En effet, s’alarme Mediapart, « tous les composants explosifs d’une déflagration mondiale sont déjà là, à la merci de n’importe quel acte plus incendiaire que d’autres. L’ordre insensé donné par Donald Trump est de ce registre : jamais les États-Unis, première puissance militaire mondiale, n’avaient publiquement ordonné et revendiqué, à la face du monde, l’assassinat d’un dirigeant d’un État souverain, membre des Nations unies. »

Le Midi libre s’inquiète également : « Hier, les coups de force du clown Trump pouvaient encore amuser quelques soutiens en mal de sensations fortes. Désormais, ils font peur. Parce que Trump est incontrôlable, parce que l’objet de ce conflit semble si peu réfléchi, parce que personne ne veut de cette escalade, qu’attend la communauté internationale pour stopper l’infréquentable ? Une guerre, justement ? »

Montrer ses muscles…

En fait, analyse Libération, « déstabilisé par l’impeachment, Trump aurait voulu dissiper les doutes sur son autorité, ou sur la toute-puissance américaine ». Toutefois, relève le journal, « les républicains pourraient refuser de suivre Trump sur sa voie martiale. Seulement 18% de la population, selon un sondage Gallup de juillet, est favorable à une offensive militaire contre l’Iran. Cette fois-ci, l’impulsivité, l’incohérence stratégique du président américain pourraient échauder son propre camp. En attendant, elles serviront son rival démocrate Joe Biden, pointe Libération. Il mise plus que jamais sur son expérience internationale et son aura d’ancien vice-président dans les primaires démocrates. « C’est là qu’avoir de la crédibilité, et un président qui n’a pas menti sur tout, serait vraiment, mais vraiment utile« , a tweeté Samantha Power, ambassadrice américaine à l’ONU sous Barack Obama. »

Et Libération de conclure : « La crise déclenchée par Trump rend plus criant encore, aux yeux de ses détracteurs, le besoin d’un adulte à la Maison Blanche. »

Retraites : le bout du tunnel ?

À la Une également, le conflit sur les retraites avec une semaine cruciale en France. On reste avec Libération qui note qu’« après 33 jours de mobilisation, la semaine s’annonce en effet décisive tant pour les syndicats que pour le gouvernement. Réunions demain mardi, manifestations jeudi et samedi… Chaque camp reste déterminé, mais l’exécutif pourrait lâcher du lest sur l’âge pivot. »

« Est-ce l’heure du compromis ? »s’interroge Le Parisien en première page. « Comment concéder sans céder et faire en sorte qu’il n’y ait pas de perdant dans la négociation ? » C’est ce que vise Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, qui dévoile dans les colonnes du Parisien, les pistes qui, selon lui, permettraient de sortir de ce conflit historique.« La solution pour ce très proche d’Emmanuel Macron serait de faire que la décote prévue avant l’âge pivot de 64 ans ne soit plus définitive, mais temporaire. À l’instar des règles de l’Agirc-Arrco, les régimes complémentaires de retraite gérés par les partenaires sociaux eux-mêmes… »

En fait, croit savoir Le Figaro, « le sujet qui fâche, celui de l’âge pivot, ne sera pas officiellement mis sur la table (demain mardi). « C’est le grand absent des débats, mais il sera abordé officieusement« , indique la CFDT. Le gouvernement veut en maintenir le principe, question d’affichage politique. Mais il serait prêt, confirme Le Figaro, à le vider de sa substance, en acceptant de nombreuses exemptions, comme cela a été fait à l’Agirc-Arrco, et qui fait qu’au final un salarié sur deux n’est pas concerné… Seul souci, dans ce cas, conclut Le Figaro : il faudra expliquer à l’opinion en quoi la réforme rend le système plus lisible et surtout plus juste ! »

Weinstein face à la justice

Coup d’envoi ce lundi à New York du procès pénal d’Harvey Weinstein. « Huit heures du matin dans une artère venteuse du sud de Manhattan : aujourd’hui, un ogre a rendez-vous avec la justice américaine pour payer plusieurs décennies de forfaits, s’exclame Sud-Ouest. Malgré la contiguïté des lieux, au 8e étage du tribunal de New York, à quelques centaines de mètres du World Trade Center et de Wall Street, Harvey Weinstein n’échappera cependant pas au « walk of shame » (la marche de la honte) : 150 médias, américains et étrangers, ont obtenu une accréditation pour le procès le plus attendu depuis celui de Dominique Strauss-Kahn, en 2012. À 67 ans, celui qui était encore, il y a deux ans, le plus puissant producteur d’Hollywood, doit répondre d’abus sexuels contre plusieurs femmes, rappelle le journal. Et il peut se faire du mouron : la justice new-yorkaise ne plaisante pas avec les crimes sexuels, comme a pu le découvrir Dominique Strauss-Kahn, brièvement incarcéré au sinistre pénitencier de Rikers Island, en mai 2011. »

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