La jeunesse guinéenne doit se battre pour l’alternative et non l’alternance !
Depuis 2007, notamment à la faveur des contestations sociales, derrière lesquelles se cachait l’injustice de trop du régime Conté, la jeunesse guinéenne a toujours semblé labourer la mer sans absolument y parvenir à atteindre son but. Derrière les causes, elle s’est fait martyr sans être honorée. La trajectoire de cette aventure risquée émane d’un manque d’intégration professionnelle à laquelle l’Etat guinéen devrait y faire face depuis. Mais l’éternel recommencement est le cycle amoureux des dirigeants guinéens avec la mention d’espoir « ça va aller ! ».
L’élection présidentielle qui a permis Alpha Condé d’être au pouvoir avait les signaux d’un fort enjeu : la renaissance de la République, pour ne pas dire que tout était prioritaire. Le candidat du RPG a eu la pitié de ne pas se mettre dans la dynamique de reconversion sociale. Partout au monde le nouveau régime a tendance à refaire l’ancien. Mais malheureusement l’influence de la politique de l’attrait régional a pesé dans la balance, qui a considérablement affaibli le président Alpha Condé dans le choix des hommes. Il avait cette conviction de réconcilier la Guinée qui se traduisait par la formation d’un gouvernement représentatif de l’ensemble des régions du pays ; mais la réalité est que cette volonté a été le lit des régionalistes aberrants et des tenants de la thèse ethnique.
Depuis 2010, sans parler de certains progrès réalisés en son temps, Alpha Condé a l’obligation de laisser à la Guinée une République intraitable contre les Vandales et un Etat qui refuserait contre toute compromission au profit du désordre accru. La jeunesse guinéenne ne doit pas tomber dans la faute criminelle, celle qui consiste à applaudir les criminels économiques de toutes époques. Alpha Condé doit revenir à sa première valeur, celle de l’attachement pour un combat juste. Aucun homme seul ne peut construire une maison sans assistance. La jeunesse guinéenne doit hériter d’Alpha Condé un Etat sans la guerre du pauvre contre le pauvre.
S’il est vrai que la politique a un langage, celui notamment du progrès, la jeunesse guinéenne doit prendre distance des idées rétrogrades et des leaders de crimes économiques du passé et du présent. La Guinée a 61 ans et possède en même temps une histoire d’honneur qui fait d’elle la Nation qui surprend le monde.
Alors le temps est venu à la jeunesse guinéenne de ne pas tomber aveuglement dans la guerre du monde politique aux intérêts égoïstes. C’est pour cette raison qu’elle doit refuser toute idée d’alternance politique, mais qu’elle opte pour l’alternative.
Moussa Diabaté, Journaliste