Affaire ukrainienne: l’ambassadeur Sondland épargne Donald Trump

L’ambassadeur américain auprès de l’Union européenne Gordon Sondland était entendu ce mercredi 20 novembre dans le cadre de la procédure de destitution de Donald Trump.

Donald Trump a-t-il abusé de son pouvoir pour exercer un chantage sur Kiev à des fins électoralistes ? La question était ce mercredi au cœur de l’audition publique de Gordon Sondland devant la commission du Renseignement de la Chambre des représentants. « Y avait-il une contrepartie à une visite du président ukrainien à la Maison Blanche ? La réponse est oui », a déclaré l’ambassadeur américain auprès de l’Union européenne.

S’il a assuré n’avoir jamais entendu Donald Trump poser lui-même ses conditions, Gordon Sondland a en revanche chargé Rudolph Giuliani, son avocat personnel. C’est lui qui a fait pression pour que Volodymyr Zelenskiy accepte de lancer des enquêtes sur les démocrates américains et sur le groupe gazier Burisma qui avait alors, dans son conseil d’administration, Hunter Biden, fils de Joe Biden, bien placé pour affronter Donald Trump dans la course à la Maison Blanche l’an prochain.

« C’est Rudolph Giuliani qui nous a informés de ces préconditions et nous avons tous compris qu’elles reflétaient les exigences du président », a expliqué Gordon Sondland. Ce dernier a par ailleurs insisté sur le fait que jamais il n’a entendu Donald Trump évoquer la suspension de l’aide militaire dans cette affaire.

L’ambassadeur auprès de l’Union européenne a aussi démenti avoir appartenu à un réseau diplomatique parallèle, comme l’ont rapporté plusieurs témoins, et a directement évoqué le rôle de Mike Pompeo. « Nous avons tenu le secrétaire d’État au courant de ce que nous faisions. Le département d’État soutenait totalement notre implication dans les affaires ukrainiennes et savait qu’un engagement (de l’Ukraine) à lancer des enquêtes était un de nos objectifs », a-t-il déclaré.

Si Gordon Sondland affaiblit la défense des républicains en confirmant l’existence d’un chantage sur l’Ukraine, il tente bien de protéger le président, en accablant son avocat personnel et en impliquant le secrétaire d’État, note notre correspondante à Washington, Anne Corpet. De son côté Donald Trump a assuré ne pas très bien connaître Gordon Sondland qu’il qualifiait pourtant d’homme « très bien » début octobre. Donald Trump a aussi répété à deux reprises qu’il n’y avait eu aucune contrepartie demandée à l’Ukraine, contredisant donc le témoignage de son ambassadeur.

Rudolph Giuliani tente pour sa part de se défendre sur Twitter et dément lui aussi tout chantage exercé contre l’Ukraine. Le secrétaire d’État Mike Pompeo préfère quant à lui conserver la distance qu’il observe depuis le début de l’affaire et tweete depuis Bruxelles au sujet de l’Otan. Interrogé à ce sujet, Il a déclaré ne pas avoir regardé l’audition.

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