L’ONU invite l’armée bissau-guinéenne à rester « neutre »
Le Conseil de sécurité de l’Onu a appelé lundi les militaires en Guinée-Bissau à rester à l’écart de la crise politique dans ce pays. Il réclame à nouveau la tenue de la présidentielle le 24 novembre comme prévu.
Dans sa déclaration approuvée à l’unanimité par ses membres, « le Conseil de sécurité salue l’absence d’interférence des forces de sécurité et de défense de la Guinée-Bissau . Il exhorte l’armée « à maintenir cette attitude lors du processus politique et électoral et au-delà ».
Samedi, le président sortant José Mario Vaz , candidat indépendant à sa propre succession , s’est entretenu avec le vice-chef d’état-major de l’armée, le général Mamadu Ture Kuruma. Le contenu de leurs échanges n’a pas été rendu public.
Il s’agissait à New York de la deuxième réunion en 10 jours du Conseil de sécurité sur la Guinée-Bissau, demandée par les trois membres africains de l’instance, la Guinée équatoriale, la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud.
En réaffirmant « la légitimité » du gouvernement du Premier ministre Aristides Gomes à organiser le scrutin présidentiel, « les membres du Conseil de sécurité encouragent tous les acteurs politiques à travailler ensemble pour tenir l’élection présidentielle le 24 novembre » comme prévu.
Aristides Gomes a été limogé fin octobre par le président Vaz, cible depuis fin octobre de vives critiques de la communauté internationale pour la crise politique.
Le Conseil de sécurité exprime à nouveau sa « profonde inquiétude » face à la poursuite de la crise politique et institutionnelle en Guinée-Bissau.
Un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest vendredi à Niamey a mis en garde le président Vaz contre le risque d’une nouvelle « guerre civile ».
Les craintes d’un possible coup de force sont nourries par l’histoire de l’ex-colonie portugaise, qui est allée de putsch en tentatives de coups d’Etat depuis son indépendance conquise en 1974.