Mahmoud Abbas à l’ONU: «Nous rejetons le plan israélo-américain»
Le président palestinien Mahmoud Abbas a rejeté mardi 11 février devant le Conseil de sécurité des Nations unies le plan de paix israélo-américain et le redécoupage envisagé par l’administration Trump. Il demande de nouvelles négociations, sous l’égide de la communauté internationale.
Assis à la table du conseil de sécurité, Mahmoud Abbas a montré une carte aux 15 membres. Cette carte représente le redécoupage dévoilé par l’administration Trump, rapporte notre correspondante à New York, Carrie Nooten.
« Cette carte ressemble à un gruyère suisse ! Vraiment, lequel d’entre vous accepterait cet État, dans ces conditions ? », a lancé le président palestinien.
« Nous rejetons le plan israélo-américain » qui « remet en question les droits légitimes des Palestiniens », a déclaré Mahmoud Abbas, en dénonçant notamment l’absence de Jérusalem-Est dans un futur État palestinien. « Nous avons rejeté ce plan, car Jérusalem-Est ne ferait pas partie de la Palestine et cela suffit pour le refuser », a précisé Mahmoud Abbas. Il ferait de la Palestine « un État fragmenté », a-t-il souligné, en évoquant une situation « d’apartheid » et l’absence de souveraineté pour son peuple.
Si certains pays ont salué l’opportunité que le plan a créée en ramenant toutes les parties à la table des discussions, Mahmoud Abbas, lui, a été clair : ce plan ne peut être une base réaliste. Il a réclamé ensuite une conférence internationale sur la paix, la même que celle demandée il y a deux ans, mais refusée par les Américains.
Le président palestinien a également appelé à la reprise des négociations sous l’égide du Quartet, composé de la Russie, des États-Unis, de l’Union européenne et des Nations unies. Il dit avoir essayé d’échanger avec l’administration Trump et refuse dorénavant la médiation d’un seul pays. Mahmoud Abbas n’a, en revanche, proposé aucun élément concret qui puisse servir de base de travail, ce que lui reprochent ses détracteurs, tant côté israélien que côté palestinien.
Abbas est apparu aux côtés d’Ehud Olmert, ancien Premier ministre israélien – qui lui a en quelque sorte servi de caution. Ce dernier a affirmé que toute discussion devait intégrer le président Abbas, un modéré selon lui. « C’est un homme de paix, opposé au terrorisme et c’est le seul partenaire avec lequel nous pouvons traiter. Cela prendra du temps mais ces négociations auront lieu et le partenaire d’Israël sera Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne. »
Une façon de contrer les critiques du gouvernement israélien actuellement au pouvoir, qui rejette Mahmoud Abbas.