Dadis et Konaté, une histoire de décembre

Ces deux anciens putschistes font leur retour ‘‘en toute liberté’’ en Guinée avec chacun ses bons et mauvais souvenirs de décembre que la décennie d’exil n’a pu effacer. Décembre au cours duquel ils ont ensemble pris le pouvoir en 2008. L’année suivante, l’un a été ‘‘placé en convalescence’’ au Burkina Faso après avoir échappé à un assassinat le 3 décembre. L’autre a été envoyé en errance, après avoir transmis le pouvoir le 21 décembre 2010, pour se faire plumer – dans les mois qui ont suivi -comme le véritable dindon de la farce.

L’itinéraire suivi par Konaté et son épouse l’a mené de Bamako-Kankan.
Pendant l’escale malienne, l’ancien putschiste est allé présenter ses condoléances à la famille de feu, l’ancien président Amadou Toumany Touré.
En provenance de Ouagadougou où il a été placé en convalescence, le capitaine Moussa Dadis Camara n’a pas officialisé l’itinéraire de son retour en Guinée où il est attendu ce mercredi 22 décembre pour célébrer la noël puis le réveillon en famille. Le bouillant chef de la junte qui a dirigé la Guinée du 23 décembre 2008 au 3 décembre 2009 (…) ne demandait que cela : sortir du stratagème de plus de onze ans le maintenant en otage dans la capitale burkinabè et retourner librement dans le pays qu’il a dirigé.
Ce général Sékouba Konaté dupé par le clan Alpha Condé avant d’être plumé comme le véritable dindon de la face organisée entre juin et décembre 2010 qui retrouve la terre natale avec les cicatrices de sa brûlure et ce Dadis arrivé avec la bonne intention de faire du Rawlings en Guinée mais qui a été poussé à la faute pour échapper à une tentative d’assassinat au cours de l’empoignade féroce avec son ancien aide-de-camp Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba le 3 décembre 2009 au camp Koundara, sont-ils vraiment les bienvenus en ce moment où se joue le destin de la démocratie guinéenne?
La question se pose d’autant plus que les membres de la junte au pouvoir actuellement en Guinée ont bel et bien bénéficié du soutien moral et de l’appui stratégique diplomatique, de leurs ainés qu’ils sont.

Retour opportun

A n’en pas douter, si le nom du très cordial Dadis n’apparaît qu’en filigrane dans les radars de ceux qui suivaient les manœuvres d’avant-5-septembre 2021 entre Bamako, Freetown et Abidjan, celui de Konaté – que nombre d’observateurs prenaient pour un général d’opérette voire un tigre en carton – est bien visible sur les terrains des tractations de couloirs. Par contre, dans la liste des acteurs aux stratégies payantes, ce sont les noms des généraux comme l’ancien ambassadeur à Cuba Aboubacar Sidiki Camara alias Idi Amin, les attachés militaires de l’ambassade de Guinée à Alger Bachir Diallo, et à Wa-shington Boundouka Condé.
L’aboutissement du coup d’Etat contre Alpha Condé et le retour du duo du 23 décembre 2008 en ce mois de décembre est un fait d’hommes courageux.
Cela ne devrait surprendre que ceux qui se sentent morveux dans l’affaire portant sur le massacre du 28 septembre, de même que les entremetteurs ou complices de la rixe du 3 décembre 2009, les commanditaires du détournement du vol ramenant Dadis à son fauteuil de chef d’Etat à Conakry pour Ouagadougou la capitale burkinabè, les profiteurs du retard accusé dans l’organisation de procès devant situés les nombreux détenus qui croupissent à la prison de Coronthie.
Le retour à la maison des deux kapos est un moment de joie en famille qui ne saurait faire oublier les crimes de sang commis lorsque chacun d’entre eux était faîte des affaires. L’occasion est plus qu’opportune pour eux-mêmes, les présumés victimes de leurs régimes successifs et les tenants de l’appareil judiciaire souhaitant faire avancer les dossiers de crimes de sang commis sous leurs différents magistères.

Par Le Populaire

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