Ibrahim Traoré défend l’armée burkinabè après le massacre de Karma

Après l’exécution de 136 civils dans le nord du pays par des personnes en uniformes militaires, le président de la transition a estimé que cette tuerie a pu être commise par des jihadistes qui auraient récupéré des équipements des forces de défense et de sécurité.

Alors que l’armée burkinabè est pointée du doigt pour sa possible responsabilité dans le massacre de Karma, le 20 avril, le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a pris sa défense le 4 mai lors d’un entretien à la télévision nationale et appelé à se garder de toutes « conclusions hâtives ».

« Pourquoi accuser [l’armée] directement parce qu’on dit qu’ils [les assaillants] sont venus avec des pickups et des tenues de l’armée ? », a-t-il soulevé, rappelant que « l’armée a perdu des blindés, des pickups » lors des nombreuses attaques commises par des jihadistes dans le pays. « Sachant cela, on ne peut pas immédiatement accuser les FDS [les forces de défense et de sécurité]. On attend que les enquêteurs fassent leur travail », a-t-il ajouté.

Le 20 avril, 136 personnes, dont 50 femmes et 21 enfants, ont été tuées à Karma, village à 15 kilomètres de Ouahigouya, selon un bilan officiel. Des rescapés et des témoins ont affirmé que le massacre a été commis « par des personnes arborant des tenues de nos forces armées nationales ». Le procureur de Ouahigouya a depuis ouvert une enquête.

Une « coalition » contre le Burkina Faso

Lors de cet entretien télévisé, le capitaine Traoré a également dénoncé les agissements d’une « coalition contre le Burkina Faso ». « Ils sont nombreux ces pays qui ont refusé catégoriquement de nous vendre de l’équipement », a-t-il déclaré.

La veille, lors d’une rencontre à Ouagadougou avec des syndicats et des organisations de la société civile, son ministre de la Défense, le colonel-major Kassoum Coulibaly, s’en était pris à une « coalition internationale » – sans en nommer les membres –, responsable, selon lui, d’ »intrusions » dans l’espace aérien burkinabè.

Des élections en juin 2024

Plus de trois mois après avoir demandé le départ de l’armée française, le président a affirmé s’être tourné vers des « alliés stratégiques » comme la Russie et la Turquie.

« On continuera d’acquérir des moyens majeurs avec ces pays [et] on va coopérer avec ceux qui souhaitent nous aider dans cette guerre » contre les jihadistes, a-t-il assuré, saluant également une coopération avec la Corée du Nord pour l’acquisition d’équipements militaires.

Ibrahim Traoré a également dit vouloir organiser des élections le « plus tôt possible », en juin 2024.

(avec AFP)

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